Aujourd’hui en lisant ce qui sort sur une de mes passions, cherchez laquelle, je suis tombé sur un post vert et bien pensé, mais qui m’a laissé une drôle d’impression.
Au dessus de la situation, qui est critiquable, ce post lève une question pour moi bien plus grave est large que le cigare : peut-on tenir rigueur à un tiers de faire ce qu’il peut ?
Quand j’ai lu ce mot, j’ai souris. J’aime la plume, les mots ciselés, la verve et le côté franc-tireur.
En revanche, comme certain je suis confronté quotidiennement à un truc pas toujours agréable qui est la réalité :
Si le magazine ADC devait fermer, mettre la clef sous la porte des attaques de la DNF, en dehors d’une victoire pour une association et en dehors d’un évènement dans le monde du cigare, ce serait surtout la mort sociale annoncée d’une entreprise dans un débat idéologique.
Oui on peut reprocher à un journal son manque d’implication quand une association s’en est pris à des associations, on peut lui reprocher de ne pas avoir pris le parti de son camp, mais là…Minute papillon !
On ne parle pas d’un milieu associatif, on parle d’une entreprise et de tout ce qu’elle représente : des emplois, une activité, et une contribution. Est-ce qu’au nom d’une idéologie (de promotion ou de restriction, peu importe) nous avons le droit de faire mourir une entreprise avec ses conséquences ?
L’idéologie et les combats sont beaux et souvent exaltés, mais il est probable que la DNF n’aura cure de laisser au chômage le personnel de l’ADC. J’ai même peur un jour d’entendre qu’ils l’ont mérité.
La réalité est différente : personne ne mérite cela. Et pourquoi demander sur un sujet aussi trivial que le cigare à une entreprise de se suicider ou de prendre des risques, là où tous les jours sur des sujets concrêts, l’engagement est plus synonyme de sanctions et de suicide financier que de lutte ?
Je n’en veux pas à l’ADC d’avoir préservé son entreprise en essayant de rester loin du sujet. Et je crois sur ce point que tous ceux qui ont à charge de payer des salaires me comprendront.
Aussi, je ne partage pas le besoin d’ajouter du poids dans la balance des reproches. L’ADC est une entreprise comme une autre, on peut dans son activité être en opposition à sa ligne éditoriale, à ses messages, ou à ses positions journalistiques. Oui est c’est normal. Je ne lis pas toute la presse et tous les magazines n’ont pas mes faveurs, et tout le monde ne partage pas mes goûts.
Arrêtons nous quand même quelques instants sur l’autre aspect : la personne morale. L’ADC est une entreprise qui a ses difficultés. Depuis quelques années, bien que son chiffre d’affaire, soit ses ventes, se soient divisées par 2, sa masse salariale est restée identique. C’est à dire qu’à l’opposé de beaucoup, cette entreprise n’a pas versée dans la facilité de licencier. Et pour qui a fait un minimum d’analyse financière, on se rend compte que cette entreprise n’est pas la manne qu’on lui reproche d’être et que son activité est fragile. Je laisse le soin à d’éminents spécialistes qui n’ont jamais créé d’entreprise mais en savent tout m’expliquer qu’il suffisait de et qu’avec yaka et faucon, le monde serait à 10 chiffres. L’ADC comme beaucoup de pme française est en sursis.
Aujourd’hui, on ne peut pas se satisfaire ou comprendre comment une activité va être interrompue par le radicalisme, qui se fait financier car il suffit de peu pour comprendre que le montant de dédommagement demandé mettra l’entreprise dans une situation catastrophique, et que ce sera le début de la spirale infernale.
Comment peut-on aujourd’hui accepter cela ? Comment l’état peut tolérer une telle ingèrance ? Je ne comprends pas l’acharnement, ni la volonté destructrice.
L’instinct sécuritaire et la radicalisation sont les mamelles de toutes les dictatures, et comme le prouve le mythe de Damoclès, les tyrans se sont toujours crus être des bienfaiteurs incompris. Quel bien y a t’il dans un monde au bord de la crise mondiale, dans un modèle économique éculé et essoufflé à tuer des entreprises au seul nom d’une idéologie ? Il faut juste en tirer une seule satisfaction : le malheur n’a pas encore frappé à la porte de tous pour avoir si peu de recul et faire si peu de cas de l’existence sociale des autres.
Moi je crois que chacun fait ce qu’il peut. L’ADC n’a pas de volonté de nuire ni à la communauté cigaristique, ni à la personne en règle générale. L’ADC comme beaucoup d’entreprise n’a qu’une volonté : vivre une année de plus, malgré les charges, malgré les changements de législation.
Je ne vois plus ça sous le prisme du cigare, qui reste un sujet trivial. Le monde n’a pas besoin du cigare. Si demain on doit m’interdire de fumer un cigare, et bien tant pis. C’est un superflu, un de ces éléments qui me fait dire qu’aujourd’hui, ma vie est relativement insouciante.
Je vois cela sous le prisme de l’homme sur qui on jette l’opprobe, l’anathéme de la sociéte. L’entrepreneur. Nous somme aujourd’hui perçus comme les voyous de l’état, alors que nous le financons, les voyous du peuple, jusqu’à nouvelle ére économique, nous sommes ceux qui créent les emplois. Nous, patrons de PME, souffrons en silence. On nous reproche de gagner notre, vie, la plupart d’entre nous n’aura ni retraite, ni chomage. Nous travaillons sans filet, sans aide et avec des gens dont la fonction principale est de nous snipper à la première occasion.
Je ne veux pas me plaindre, j’ai fait mes choix et jamais je ne voudrai céder une once de la liberté que j’ai aujourd’hui.
Aujourd’hui nous sommes en plus jugés en comparaison des « grands patrons » dont pour la plupart aucun n’a jamais créé la moindre entreprise. De formation, de portée, ou de connivence, ils y sont parvenus. Mais peu connaisse la sueur de trouver ses clients, de ne pas être aidé, de créér son activité et passez moi l’expression, de mettre ses couilles sur la table pour créer sa vie. Car tout à chacun peut philosopher des heures : sans argent, la vie est impossible.
Alors de grâce, ne jettons pas le gant à des personnes qui doivent gérer un risque réel. Pas celui de pointer au chomage, pas celui de devoir changer de contrat. Celui de perdre ce qu’ils ont créé, celui de tout perdre.
Et moi, je sais que cela peut m’arriver demain.
Ca discute…