« C’est une erreur journalistique. Comment peut-on reprocher à un président d’avoir une Rolex. Enfin… tout le monde a une Rolex. Si à cinquante ans, on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! »
Derrière cette remarque hautement spirituelle, se cache un des tabous les plus drolatique de notre société.
La vie moderne devient un défilé de porteurs d’huîtres qui semblent être convaincu du précepte philosophique du vieillard brulé à l’UV dont les choix politiques sont ceux qui créditent son compte en banque.
Bref, l’huitre, ou l’oyster et autres monstruosité portable aux couleurs absentes ou tellement hideuses qu’elles semblent sanctionner celui qui n’a pas les moyens de la couvrir de diamant ou d’un métal ultra-précieux, montres copiées, imitées, et tout ce qu’on veut sont aujourd’hui la représentation de la réussite – ou du moins un des signaux.
Et quelle réussite ! C’est un peu comme la mode des cravates en soie peintes, ou des pantalons moules burnes, ou toute volonté de démontrer son niveau social : c’est laid.
Voilà. A tous les acheteurs de rolex voici mon cri du coeur : épargnez nous les sempiternelles « je l’ai acheté pour la mécanique », « je l’ai acheté pour la performance »….
Personne de bon goût ne passe de telles sommes soit dans une montre d’une banalité affligeante, soit hideusement décorée d’un cadran vert prairie qui fait penser au chapeau d’un supporter irlandais, et encore pire d’un mi-bleu/mi-rouge (deux couleurs connues pour cohabiter de façon harmonieuse) sans compter de la banalité d’un noir morbide qui rend la chose informe.
Oui car l’odieux dans tout cela, c’est de réussir sous couvert d’une technicité irréel – et utile, tout le monde prévoit de plonger à 300 mètres, quel exploit que produise des beuchats pour 1/20ème – a s’offrir un repère évident. Qu’il est désagréable de se la faire secouer sous le nez, de la voir toujours dépasser de la manche, que forcémment le mec l’enlève – et parfois pose avec !
STOP ! On a compris ! On se doute bien que vous n’avez aucun goût et que vous l’avez acheté comme signe évident d’une réussite sociale que vous voulez partager – ou plutôt afficher. Sauf que par politesse et retenue on ne le dit pas nécessairement.
Alors si vous rencontrez quelqu’un qui a autre chose qu’un repère social au poignet, juste :
1 – Il peut s’agir d’un amateur de tocantes qui porte quelque chose qui n’est pas fait ni pour plaire aux autres, ni pour faire passer un message et donc il y a de fortes chances que votre truc ne lui plaise pas.
2 – Il peut s’agir d’une personne qui fait un autre usage de ses moyens et pas la peine de vous secouer la main sous son nez, il y a de fortes chances que ça ne l’intéresse pas.
3 – Achetez une swatch et passez la différence en cigares.
Ca discute…