Un cigares « old school », que je n’avais pas dégusté depuis longtemps, j’ai un reste de boite de 2008 en cave, et j’avais pris 2 exemplaires à fumer ces deux derniers jours.
Si mon expérience de la veille s’est bornée à fumer le cigare en terrasse protégée à attendre la fin de la pluie en buvant un demi de blonde, ce qui était plus un non-renoncement qu’un vrai moment cigaristique, celle présente s’est avérée être en outre une belle journée humaine et sympathique.
Après être passé boire une pinte dans le bar d’Alex (http://www.blackdog-bar.com/), car il y servent encore des pintes d’Heineken à prix raisonnables, car le restaurant sert une viande argentine excellente avec des piéces montant au kilo avec des noms évocateurs (La levrette, la peine de mort), et car, pour finir, l’ambiance est bon enfant : un mélange sympathique de métaleux et de grosses références à la culture Geek (des oeuvre de Ledroit et de Giger). Mon seul regret là bas est musical, avec une programmation très orientée black / speed métal, bref, pas nécessairement ultra abordable. Néanmoins le lieux est sympathoche pour une virée entre couilles pour se vider des pintes.
J’avais une diable d’envie de fumer un puro, mais impossible là. Terrasse debout, et non, je voulais fumer au calme, et prendre mon temps. C’est là que la révélation se fait : chez Paulfe. !
Courageusement, je saute dans un taxi et direction la Godot de Mauroy et la muse. Et bonne pioche, ma place de fumeur de puro est disponible. Une table surélévée qui donne sur l’extérieur.
Passées les salutations et le côté social, j’arme le 898, il sent le miel et le cuir, je l’allume, et je profite. et si le 898 est un cigare que je sais être inégal et au tirage parfois très cubain, je sens que je suis tombé sur cet exemplaire qui vous fait aimer le 898. Le 898 est une saveur particuliére chez Partagas, une fumée crémeuse, un arôme complexe, de bois précieux, de cuir, de végétal, que j’ai du mal à décrire, et qui fini sur une note ronde, quasi sucrée. Une chose aussi que j’apprècie beaucoup dans ce cigare c’est que quand la cape est huileuse, elle laisse sur les lévres un goût suave inimitable.
C’est ainsi qu’il démarre… et qu’il manque de s’éteindre ! Une bande d’intolérants se permettent d’aller voir la patronne et de lui demander de me demander d’éteindre mon cigare car sinon elle ratera une table de 7 couverts. Oui ! On croit rêver, si encore l’intolérance des non fumeurs même quand nous sommes respectueux et dans notre bon droit tend à la persecussion, ce qui laisse plus rêveur, c’est cet espéce de manque d’éducation, de savoir vivre et de savoir être et cette forme de propension à se donner de l’importance en moulinant dans l’air. Dire cela à un commerçant, c’est un manque d’éducation profond, doublé d’une stupidité sans borne.
Et quand bien même, cela gêne, ce qui peut se comprendre, que peut-on attendre en retour de ce genre de comportement si ce n’est une situation de conflit ? Bref, quand on se comporte comme un con, il faut s’attendre à être traité comme tel.
Et là, ma Paulfe, ce sera un « big up ». Sans se démonter, elle a répondu « Je ne lui ferai pas ça, et tant pis pour les couverts ». Et passez moi l’expression : Pan ! Dans ton cul ! (Oui ça fait du bien).
Ces connards partis la vie reprend donc son cours paisible, et nous discutons attablé des choses de la vie, bercés par les volutes de ce 898 qui commence à distiller sa puissance, et qui se fait cuir et torréfié.
C’est le moment choisi par un mec sympathique pour passer, voir le cigare, me faire un grand sourire et me dire « j’en ai des comme ça aussi à la maison ! ». En 5 minutes, je suis passé du con pathétique à l’inconnu sympathique fraternisant dans la vitole.
Une amie qui était arrivée en a ri et me dit : c’est que tu as l’air d’être sur ta planête et heureux quand tu fumes. Et c’est vrai – Ce sympathique 898 est une belle fusée.
Et tout de go, je dis ce que je pense : la plupart des fumeurs de cigare que je connais sont des gens sympathiques, bons vivants et de compagnie agréable. La plupart des anti tabacs que je connais sont de profonds aigris dramaturges; qui font du moindre moment anodin une scéne shakespirienne, et comme toute personne radicale donc peu nuancée, ils ne connaissent que le conflit comme porte de sortie (et parfois comme porte d’entrée).
J’ai fumé ce second tiers accompagné de champagne, une belle production, un champagne léger et digeste, production choisie par la tauliére. Il a merveilleusement accompagné ce cigare, notamment par la saveur de la cape sur les lévres. Ce second tiers est une explosion de cuir, de sous bois, légérement poivré, avec une belle puissance. Viril et classe, le 898.
Le dernier tiers s’est fait plus puissant, mais toujours gourmand, et je l’ai fini avec plaisir. Pas nécessairement hyper concentré sur le cigare, mais j’ai passé un bon moment de convivialité et un petit instant de bonheur et je l’ai fumé « à m’en bruler les doigts ». A dire que Paulfe m’a eu aux sentiments en m’amenant une assiette de ratatouille maison et que moi j’suis un gars simple, et ça c’est simplement bon.
Donc, un chouette cigare encore, malheureusement très inégal dans sa fabrication et dans sa qualité, qui peut être un moment de rêve ou une buche absolue. Mais qui a gouté un bon 898 ne peut nier les qualités de ce cigare, et je recommande à tout le monde d’essayer.
Ca discute…