San Luis Rey – Andorre, l’acharnement et la folie

La section Sud de poignée de cigares, un corse marseillais qui boit des apéros et des Raffineries du gard; voilà un panel idéal pour une virée à Andorre. On a beau vieillir, si on se consterne de notre physique tous les jours, il n’est pas faux que la gente masculine a de grosses difficultés a maturer. Bref nous sommes partis en road trip, laissant ces petites feuilles roulées nous unir dans l’antre du cigare pas cher : Andorre.

C’est là qu’un s’est décidé de tordre le coup a mes préjugés sur San Luis Rey. Moi je ne sais pas ce que c’est le bon San Luis Rey. Même quand j’achête un Cab; les seuls que je fume sont bouchés. Quand j’achéte à la piéce, ils sont fades. Et pourtant je passe mon temps à entendre des gens me dire que c’est un des meilleurs cigare du monde (Churchill Vintage) ou une tuerie (SLR A).

J’ai passé mon trajet (3:00) avec un SLR Serie A vintage, qui était bien mais sans plus (Sinon il n’aurait pas duré trois heures…). Des arômes légèrement épicés et mielleux, mais vraiment sans plus. C’est bien le problème des vintages et des femmes : a force d’attendre ce n’est plus nécessairement au top.

Andorre, c’est deux endroits, le Pas de la Case, une espèce de cité HLM conçue par un daltonien cubiste où vont et viennent comme un lapin dans sa lapine des hordes de groseilles habités de la fièvre acheteuse, déambulant avec des cartons de Ricard détaxé. Là ça met dans le vif du sujet : difficile de dire que tu viens faire du tourisme culturel.

Le premier magasin, je ne m’en souviens pas : j’étais dans la retenue. Petit échoppe (Clément ?) avec un choix assez classique; principalement cubain. Le second je m’en souviens mieux tant il m’est rarement arrivé dans ma vie de voir un vendeur, jeune de surcroit, avoir aussi peur d’avoir des clients. Bref, on ne peut rien toucher, on l’agace, il se bouffe les ongles a s’en faire un moignon et j’aime pas. Je suis un gars idiot, mais l’idée de lâcher du blé à un mec antipathique m’agace – et pour ça, on a inventé les banquiers et les assureurs. Si si les mecs qui font les kékés avec notre pognon. L’Everest du mauvais goût.

En quittant le Pas de la Cas, direction Andorre la Vieille, ou après moult manettes, on fini par arriver dans un hôtel sordide, où on s’attend a voir sortir l’inspecteur Laverdure dans son imperméable fripé tellement il est resté dans son jus. C’est un quatre étoiles. Le sens local de l’étoile n’aura jamais été aussi fort.

Les sacs jetés, on file au cigar shop d’Andorre la Vieille. Un mur de cigare, une bibliothèque du cigare. D’un point de vue agencement, c’est beau. Un bel endroit.

Là encore, l’accueil n’est pas mauvais. Il est juste a chier. Mais vraiment. Heureux de trouver des Romeo Reserva, le vendeur m’a coupé le plaisir et l’envie comme une claque sur les couilles pendant une érection matinale. Ils n’ouvrent pas les boites. Faut acheter à l’aveugle. Et pourquoi laisser un enfant choisir aussi ?

Heureusement qu’avec mes comparses je fume un heureux Cuaba EL 2008, le pyramide de la marque, échec commercial remarquable, comme tout bon cigare qui se respecte. L’autre m’a tellement gâché mon moment que ca en devient un running gag. C’est la démonstration des gens qui n’ont pas besoin de clients, un mec finira par acheter.

Finalement direction Monsieur Armengol; et là j’ai rencontré le dude du cigare Andorran. Le mec il est au niveau ultime de la décontraction du gland, une gentillesse énorme, une simplicité au diapason, et on peut ouvrir, tâter, peloter. Dommage que l’endroit soit exigu, mais il s’en dégage un charme authentique plaisant. Alors ça fait plaisir d’y acheter. C’est un bonheur de voir Eric Shumacher béat devant ses nouvelles acquisitions.

La suite, hormis un passage médiocre a la casa del habano, où là bon, le vendeur a un petit côté truculent, mais qui indique aussi que tant d’hommes dans un endroit exigu, lui, ca ne l’excite pas du tout.

C’est avec un souvenir ému que je repense à cette visite du Davidoff local après avoir vidé quelques quilles en entamant la marseillaise dans un joli petit magasin, ou une âme charitable décida de les débarrasser de leurs brindilles, – ce qui avec du recul était une tentative de séduction désespérée de la vendeuse.

C’est là que nous avons acheté des Camacho pour les sacrifier, les maltraiter et leur infliger le traitement qu’ils méritent tous – et encore nous ne disposions pas de pelle. Ca fait du bien de temps à autre de pouvoir dire que oui, certains ne comprendront jamais rien au cigare, fumerons de la merde. On en a dépiauté un à table. Des miettes et de la tripe courte. La bague était plus longue que le filler…C’est tout dire.

Et il était temps de rentrer avant que la polie locale n’arrête un de nos petit membre pour exhibition, plein de rires et de cigares et de bon moments passés entre parfois inconnus et passionnés. Merci les amigos et enfoirés des sud de la France pour ce Week End. Vous buvez comme des bitchs. Bises.

Je suis désolé, SLR j’aime toujours pas.

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